Le confort au travail est collectif ou il n’est pas !

Quelques réflexions sur nos moyens d’actions en tant que salariés face au développement du mal être au travail

[10/11/2021 • Temps de lecture : 3 minutes]

Nous ne pouvons pas résister à la nécessité de rebondir sur une information dramatique : le premier semestre 2021 est celui du record de nombre de burn out relevés, ces derniers ayant doublé en seulement 3 semestres !

D’après le ministère de la Santé, deux millions de personnes seraient en burn out sévère.

Les cadres sont 1,5 fois plus touchés.

Bien sûr, la crise sanitaire a créé des facteurs aggravants (travail à distance déshumanisant, crainte sur son emploi, changement d’organisation du travail, obligation de changement de fonction, évolution de la charge de travail, etc.)… mais il devient urgent de regarder ce qui est légitime, pertinent et réaliste de réaliser dans le monde du travail afin de participer à enrayer ce phénomène.

Ces quelques mots ont pour volonté de partager avec vous quelques réflexions sur nos moyens d’actions en tant que salariés face au développement du mal être au travail.

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Plus le salarié dérive vers le burn out… moins il le voit !

Pour être sollicités depuis des années dans l’accompagnement de personnes suite à des burn out, nous pouvons confirmer 3 points :

  • nous sommes toujours sollicités une fois la chute réalisée ! Ce n’est qu’une fois complètement à bout de son énergie que la situation de l’individu est reconnue… et il est trop tard,
  • ceux qui échappent à ce stade ultime ont sollicité un accompagnement bien en amont sur des besoins en général liés à la gestion des priorités, du temps, l’équilibre des différents cercles de vie, l’assertivité, etc.
  • nous n’avons pratiquement pas eu de sollicitation de la part du salarié lui-même… presque toujours, c’est à l’initiative du management ou des RH…

Conclusions ?

Beaucoup de personnes victimes de burn out perdent vite le recul qui les aiderait à s’alerter, qui plus est, ils ont tendance à culpabiliser et ne pas chercher du soutien. On comprend ainsi que le principal acteur de prise en main des situations à risque est le proche, le collègue, le manager d’une personne en dérive.

On conclut facilement combien il est important d’informer l’ensemble des actifs sur les signes et autres symptômes afin d’augmenter les chances d’intervention pertinente dans les temps.

Le bien-être au travail correspond vraiment à des compétences accessibles !

Nous avons par ailleurs eu l’occasion de travailler le développement des compétences des salariés dans leur capacité à mieux gérer leurs priorités, mieux organiser et défendre leurs espaces temps, plus facilement défendre leurs positions, mieux utiliser les outils digitaux en adoptant de meilleures règles d’hygiène de vie digitale… Ce travail se réalise à travers de petites séquences de formation monothématiques. Les trois entreprises dans lesquelles nous avons déployé ce type de module ont fait les mêmes constats : dès la deuxième année, elles ont mesuré une évolution très favorable de beaucoup d’indicateurs RH (absentéisme, turn-over, taux de satisfaction, etc.).

Ce qui démontre que la majorité d’entre nous ne sommes pas équipés pour gérer confortablement les situations professionnelles que nous rencontrons aujourd’hui… mais que cela s’apprend apparemment bien !

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Les capacités collaboratives de l’équipe contre les risques psychosociaux ?

Une autre réflexion que nous souhaitons partager avec vous : le lien direct qu’il semble y avoir entre le climat social, la qualité des relations entre les collaborateurs et le développement du mal-être au travail.
En effet, pratiquement à chaque fois que nous avons accompagné des équipes sur le renforcement des capacités collaboratives, le développement de la cohésion, l’évolution de la culture de gestion des projets… nous avons constaté très vite une évolution favorable des indicateurs RH évoqués précédemment. Cela démontre parfaitement que lorsqu’on favorise la qualité des liens professionnels, qu’on stimule les transversalités, qu’on diminue les risques d’isolement, cela participe à protéger chacun de nous des risques psychosociaux.

Nous vous invitons fortement à partager vos propres réflexions sur ce sujet qui semble devenir une véritable priorité… sociétale !

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