Le confort au travail est collectif ou il n’est pas !
Lire la suiteCe fut la première phrase d’une des dernières personnes avec laquelle je viens d’initier un coaching…
Outre le côté déroutant de la formule, lourde de signification, cela m’a fait pointer du doigt que ce souci de la surcharge de travail vécue par les salariés devient un sujet systématiquement mis en avant, sur tous les projets d’accompagnement de ces derniers mois…
Fatalité ou réaction possible ?
Oui, nous sommes une grande majorité à être sollicités au-delà de ce qui serait confortable d’assumer…
Non, ce n’est pas une situation face à laquelle on ne peut que faiblement agir !
Pourquoi sommes-nous une grande majorité à être réellement en situation de débordement ? (Plus de 80% des salariés interrogés dans toutes les dernières études publiées depuis 2019)
Sur quoi travailler pour se protéger de ces situations de surcharge ?
Quels réflexes entretenir afin de renforcer son confort au travail ?
Nous sommes normalement programmés pour déraper vers l’excès de charge de travail !
Cette phrase peut sembler provocatrice mais regardons de près les tendances naturelles d’un très grand nombre d’entre nous…
Lorsque nous sommes sollicités pour réaliser une nouvelle mission, entreprendre une nouvelle action, prendre en main une nouvelle tâche, quel est le moyen principal que nous allons devoir solliciter ? Du temps !
Si nous voulons maintenir notre équilibre de temps de travail, il nous faut évaluer le temps que va prendre cette nouvelle sollicitation, puis identifier ce que nous ne ferons pas ou différemment afin de libérer le temps nécessaire… mais ce n’est pas comme cela que nous réagissons !
Nous ajoutons cette nouveauté dans la liste des choses à réaliser… donc nous construisons pas à pas notre surcharge de travail !
Lorsque nous devons transporter un nouveau bagage dans notre voiture alors que le coffre est plein, soit nous ne prenons pas ce nouveau bagage, soit nous enlevons du coffre un volume non utile à court terme, soit nous glissons ce bagage sur un siège, s’il y a de la place dans l’espace voyageur…
Dans notre gestion du temps, nous avons les mêmes choix : soit on n’accepte pas de réaliser la demande, soit on cible des tâches non pertinentes à court terme afin de libérer le temps nécessaire, soit nous prenons sur notre temps « personnel » pour gérer les nouvelles demandes… d’où renforcement du déséquilibre « vie pro – vie perso ».
Ce qui est intéressant à observer, c’est que nous n’avons pas du tout été entraînés aux premiers réflexes cités ! c’est-à-dire refuser ou permuter avec d’autres actions prévues…
Du coup, nous n’avons pas installé ces « programmes » dans nos savoir-faire fondamentaux du monde du travail
La bonne nouvelle, issue de mes expériences de coach, c’est que ce réflexe d’analyse du temps à investir dans la gestion de nouvelles actions, puis d’identification des actions à ne pas réaliser pour libérer ce temps, s’acquiert aisément… autrement dit, ce « programme » s’installe facilement.
Mais reste une vraie difficulté : comment oser ne pas réaliser ce que j’avais prévu ? Comment sortir des habitudes d’organisation installées ?
Très vite, nous constatons que la vraie difficulté dans l’entretien d’un bon équilibre de sa charge de travail est dans la capacité à… décider !
En effet, libérer du temps c’est ne plus satisfaire une autre attente… autrement dit, dire non à quelqu’un ou renoncer à une action qui construisait mon quotidien au travail !
Souvenez-vous des 3 choix présentés tout à l’heure lorsque nous sommes sollicités sur une nouveauté : le 1ier cité est le refus… qui est le choix le plus rarement constaté !
C’est là où se trouve la partie la plus complexe du travail sur sa capacité à maîtriser sa gestion du temps et des priorités : savoir dire NON !
Ce travail est propre à chacun car les raisons de nos difficultés à oser challenger les sollicitations sont très personnelles et multiformes.
Il y a cependant des premiers réflexes accessibles à tous et qui nous emmènent vers l’art de dire Non !
Déjà en se rappelant que savoir dire NON… c’est dire OUI, mais à SES conditions !
C’est-à-dire que, d’abord, toujours accueillir la demande par un « Oui, bien sûr » plutôt que par un « Non »… ce qui évite de réveiller une émotion rarement sympathique ! 😊
Puis d’enchaîner par 2 questions clés qui permettent de challenger l’importance et l’urgence :
- Qu’est-ce qui est le plus important pour toi dans ce que tu attends de moi ?
Ce type de questions ouvre la réflexion sur l’identification de l’importance face à l’accessoire et permet de mieux cibler ce qui est réellement à réaliser ! - Quel est l’ultime délai pour délivrer ce travail ?
Le but est de renforcer une certaine souplesse dans sa gestion du temps…
N’oublions pas que plus de 90 % des demandes sont au-delà des vrais besoins ! 😊
De plus, qui ne dit rien, consent ! En ne challengeant pas les demandes reçues, on habitue nos commanditaires à être des consentants systématiques… et celui qui dit OUI tout le temps finit par ne plus exister !
Cela peut paraître choquant mais un individu qui ne challenge jamais mes demandes finit par ne plus être intégrés dans mes réflexions sur les contraintes à considérer… il n’existe plus comme quelqu’un qui a ses propres priorités !
Le travail sur l’art de dire NON a ainsi beaucoup de conséquences vertueuses : plus de confort au travail, une meilleure considération par ses collègues et ses managers, une meilleure estime de soi portant une plus forte confiance en soi, une plus grande capacité à prendre des décisions…
Il est vrai que pour apprendre à décider… il faut déjà le décider ! 😉